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    Immobilier

    L’étonnant syndrome des bâtiments malsains

    mer 08/03/2017 - 16:55

    Pour toute entreprise et collectivité publique, la qualité de l’air intérieur est une préoccupation majeure. Valérie Sapin, Director of the Health and Chemical Safety Office - Chemical Engineer, PhD, explique les enjeux, les modalités et les vertus d’une démarche globale d’évaluation en situation de crise.

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    En quoi la qualité de l’air intérieur est-elle une préoccupation importante ?  

    La qualité de l’air intérieur est un enjeu sociétal, qui concerne l’ensemble de la population. Nous passons tous, adultes comme enfants, 80 % de notre temps en espace clos ou semi-clos, dont une partie dans des bâtiments publics et des bureaux pour les métiers tertiaires. Ceux-ci peuvent abriter trois types de polluants : des polluants chimiques (monoxyde de carbone, composés organiques volatils…), des biocontaminants (moisissures, allergènes…), des particules et fibres (amiante…). Les sources d’émission peuvent provenir des matériaux de construction et d’ameublement, des appareils de combustion, ou encore des polluants extérieurs. Pour les exploitants et gestionnaires de ces bâtiments, il s’agit de limiter au maximum le risque d’exposition à ces polluants, afin de prévenir les effets néfastes sur la santé des occupants. En effet, sous certaines conditions, cet environnement peut conduire à un mal-être et générer des problèmes de santé. On parle alors de “syndrome des bâtiments malsains”.

    Quels peuvent être les signes du syndrome des bâtiments malsains ?

    Les symptômes sont bien connus : maux de tête, fatigue, irritation des yeux, du nez, de la gorge et de la peau, vertiges, manifestations allergiques, asthme. Autant de symptômes caractéristiques de ce qu’on appelle également le “syndrome collectif inexpliqué”.

    De quoi s’agit-il ?

    C’est une affection collective qui se manifeste par des crises aux symptômes variables, parfois aigus. Elle peut se solder par des tensions sociales, des plaintes, voire des menaces d’exercice du droit de retrait. Le diagnostic en est rendu délicat par la complexité des causes : qualité de l’air intérieur dégradée, problèmes de ventilation et thermiques, changement d’organisation, modifications des conditions de travail, charge de travail, travaux de rénovation…

    Comment la traiter ?

    La problématique dépasse de loin le seul diagnostic technique. Une évaluation sérieuse doit conjuguer les paramètres techniques, organisationnels, managériaux, sociaux, humains. La gestion de cette crise doit être une démarche collective et collaborative mobilisant des ressources internes (personnel technique, management, CE/CHSCT, médecins du travail, personnel concerné, services généraux). Elle doit faire appel à l’expertise externe pour analyser et piloter l’ensemble.

    Concrètement, en quoi consiste la démarche de gestion de crise ?

    C’est une démarche dont l’approche se veut pluridisciplinaire. L’ensemble des facteurs susceptibles d’être à l’origine du désordre doit être évalué par des spécialistes. Cela passe par des investigations techniques (recherche de substances, ventilation…) mais également « épidémiologiques » (analyse des plaintes, entretiens individuels avec le personnel, auto-questionnaire…) et psychosociales (management, organisation…). A partir de cette approche globale, des hypothèses sur les causes des symptômes seront mises en évidence. C’est sur ces bases que des solutions palliatives et définitives seront proposées. Elles seront reprises dans un plan d’action visant à restaurer une situation d’équilibre qui peut prendre plusieurs mois. L’intervention d’une tierce partie pour la phase d’investigation et pour la définition du plan d’action est un gage d’impartialité. Cela permet ainsi une prise de recul afin de retrouver une dynamique collective, qui sera efficace dans la durée.

    (*) au sein de l’Agence Santé & Risques Produits de SOCOTEC

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